Mise à jour du registre des mouvements de titres dématérialisé
La tenue d’un registre des mouvements de titres est une obligation légale pour les sociétés par actions (SAS, SA, SASU) pour assurer la traçabilité des opérations sur le capital. Cette obligation ne s’arrête toutefois pas à sa création : l’actualisation régulière du registre est tout aussi essentielle, en particulier pour garantir l’opposabilité des transferts et la fiabilité des informations actionnariales.
Avec la dématérialisation admise via le décret n° 2018‑1226, de plus en plus d’entreprises optent pour des solutions numériques afin de simplifier cette tâche. Mais, comment fonctionne concrètement la mise à jour d’un registre dématérialisé ? Quelles sont les obligations à respecter ? Et, comment s’assurer que cette mise à jour reste conforme sur le plan juridique et technique ?
Pourquoi faut-il mettre à jour le registre des mouvements de titres ?
La mise à jour du registre des mouvements de titres conditionne la sécurité juridique des opérations sur le capital et la transparence de la répartition actionnariale.
Une obligation légale continue
Le Code de commerce impose que chaque mouvement affectant les titres d’une société soit inscrit sans délai dans le registre. Cela concerne :
- les cessions et acquisitions d’actions ou d’obligations ;
- les apports ;
- les donations ou transmissions ;
- les conversions de titres ;
- les opérations de fusion ou scission.
Ne pas procéder à cette inscription peut entraîner la nullité de la cession vis-à-vis des tiers, voire des sanctions si la mauvaise tenue du registre est constatée lors d’un contrôle ou d’un litige.
Un outil de preuve et de gouvernance
Le registre actualisé constitue un élément de preuve en cas de litige entre actionnaires, notamment sur la date de transfert ou l’identité des porteurs de titres. Il garantit également la lisibilité des droits de vote et facilite la gestion des assemblées générales.
Une condition pour la cohérence administrative
La table de capitalisation, les fiches actionnaires, le registre des décisions doivent tous refléter les mêmes mouvements. Un registre obsolète crée des incohérences dans les données de gouvernance, qui peuvent fragiliser la société en cas de contrôle ou de levée de fonds.
Quelles informations renseigner lors d’une actualisation ?
Chaque inscription doit être précise, complète et conforme au formalisme requis pour être valable juridiquement.
Données à mentionner à chaque mouvement
Les informations à renseigner obligatoirement sont les suivantes :
- date de l’opération (date d’effet juridique du mouvement) ;
- nature du mouvement (cession, apport, donation, transmission, etc.) ;
- identité du cédant et du cessionnaire (nom, prénom ou raison sociale, adresse) ;
- nombre et nature des titres concernés (actions ordinaires, préférentielles, etc.) ;
- numéro d’ordre du mouvement, pour garantir la chronologie ;
- référence au document justificatif (ordre de mouvement, Cerfa 2759, contrat de cession, procès-verbal, etc.) ;
- signature ou validation numérique selon le format du registre.
Ordre de mouvement : indispensable pour l’opposabilité
L’inscription doit reposer sur un ordre de mouvement signé du cédant, un document qui sert de base à la validité de la cession. La jurisprudence récente (arrêt Cour de cassation, 18 sept. 2024) reconnaît qu’un formulaire Cerfa 2759 signé et complet peut valoir ordre de mouvement.
Données intégrées automatiquement avec la dématérialisation
Les solutions comme Ubikap automatisent l’enregistrement :
- à chaque mouvement validé, les informations sont injectées dans le registre ;
- un certificat de conformité est généré et enregistré dans la blockchain (DEEP) ;
- la fiche actionnaire et la table de capitalisation sont actualisées en parallèle.
Registre papier vs registre dématérialisé : quelles différences en matière de mise à jour ?
Le support utilisé joue un rôle déterminant dans la qualité, la fiabilité et la conformité de cette mise à jour.
Alors que le registre papier reste encore utilisé dans certaines structures traditionnelles, la dématérialisation s’impose comme une solution plus moderne, sécurisée et efficace. Voici les principales différences entre ces deux approches :
À noter :
La dématérialisation n’exonère pas des obligations de mise à jour et de preuve. Elle facilite cependant leur application et leur contrôle.
Erreurs fréquentes à éviter lors des mises à jour
Même avec un registre dématérialisé, certaines erreurs courantes peuvent compromettre la validité juridique des inscriptions ou générer des litiges internes. Ces négligences, souvent liées à un manque de rigueur ou à l’absence de procédure structurée, doivent être identifiées et anticipées. Voici les principales fautes à éviter.
Ne pas enregistrer un mouvement dans les délais
Tout mouvement de titres (cession, augmentation de capital, donation…) doit être inscrit sans délai au registre. Un retard peut entraîner des complications juridiques, notamment en cas de litige ou de vérification administrative.
Renseigner des informations incomplètes
L’oubli d’éléments essentiels comme la date de l’opération, la quantité de titres transférés ou l’identité exacte des parties fragilise la valeur probante du registre et complique son exploitation.
Laisser un écart entre le registre et les documents juridiques
Le registre doit refléter fidèlement les décisions prises en AG, les conventions de cession, ou encore les engagements stipulés dans un pacte d’actionnaires. Une divergence peut entraîner une contestation de la validité d’une cession ou d’un droit de vote.
Oublier de mettre à jour la table de capitalisation
Chaque mise à jour du registre doit s’accompagner d’une actualisation automatique ou manuelle de la table de capitalisation, pour garantir une vision à jour de l’actionnariat et prévenir tout conflit ou erreur lors des AG.
Négliger la traçabilité des modifications
Ne pas conserver de journal d’action, de preuve d’horodatage ou de certificat de conformité revient à fragiliser la valeur légale du registre en cas de contentieux. Ces éléments sont essentiels pour démontrer l’intégrité et la chronologie des écritures.
Conseil :
Privilégiez une solution dématérialisée qui intègre des mécanismes d’automatisation, de traçabilité et de synchronisation, pour réduire ces risques structurels.
Foire aux questions
Le registre doit-il être actualisé même en cas de cession entre associés ?
Oui. Quelle que soit la nature ou la qualité des parties à l’opération (associés existants ou tiers), toute cession de titres doit impérativement être inscrite dans le registre des mouvements de titres. Cela garantit la traçabilité juridique du transfert de propriété et l’opposabilité à la société.
La mise à jour est-elle rétroactive ?
En principe, l’inscription doit être réalisée dès que la cession est effective. Toutefois, si une opération a été oubliée ou tardivement constatée, une mise à jour rétroactive est possible, à condition de pouvoir prouver la date réelle de l’opération (signature, preuve de paiement, etc.). L’horodatage dans un outil comme Ubikap peut encadrer cette régularisation.
Peut-on corriger une erreur dans un mouvement déjà enregistré ?
Oui, mais avec précaution. En cas d’erreur (ex. : inversion de noms ou de quantités), il est indispensable de conserver une trace de la modification (journalisation, note explicative, signature), surtout dans un registre dématérialisé. La correction doit être justifiée, datée et sécurisée pour conserver la valeur juridique du registre.
Un ordre de mouvement signé suffit-il pour mettre à jour le registre ?
Oui, si l’ordre est clair, daté et signé. La jurisprudence récente (Cour de cassation, 18 sept. 2024, n° 22-18.436) reconnaît qu’un formulaire Cerfa 2759 peut valoir ordre de mouvement dès lors qu’il contient toutes les informations nécessaires à l’inscription. En pratique, un ordre signé électroniquement via un outil comme Ubikap simplifie et sécurise la procédure.
Pour être opposable, chaque mouvement de titres doit être inscrit de manière précise, chronologique et traçable, que la cession intervienne entre associés ou avec des tiers. Les erreurs ou les oublis peuvent avoir des conséquences importantes : conflits entre actionnaires, nullité de l’opération, sanctions en cas de contrôle…
En adoptant une solution comme Ubikap, vous bénéficiez d’un registre à jour, connecté à la table de capitalisation, sécurisé via la blockchain, et conforme aux obligations légales.
Gagnez du temps, fiabilisez votre actionnariat, et évitez les litiges.



